Référendum et élections : ANFOS pour Haïti dénonce un gaspillage en pleine crise

Dans une lettre ouverte adressée au Conseil Présidentiel de Transition et au gouvernement, l’Alliance Nationale des Forces Organisées et Solidaires pour Haïti (ANFOS) tire la sonnette d’alarme. Face à une crise humanitaire et sécuritaire aiguë, elle exige la fin immédiate des dépenses liées au référendum constitutionnel et à l’organisation d’élections jugées irréalistes.
Port-au-Prince , le 18 juillet 2025._L’Alliance Nationale des Forces Organisées et Solidaires pour Haïti (ANFOS) interpelle le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement. Le pays est au bord du gouffre : 1,3 million de déplacés internes, plus de 5 millions d’Haïtiens en insécurité alimentaire, et plusieurs départements livrés aux gangs armés.
Malgré cette réalité, des millions de gourdes sont allouées à l’organisation d’un référendum et d’élections que le chaos ambiant rend inapplicables. Pour ANFOS, cette situation est inadmissible. Elle réclame l’arrêt immédiat de ce qu’elle qualifie de gaspillage des ressources publiques.
« Dans un tel contexte, parler de référendum ou d’élections est un luxe inacceptable. Les priorités doivent être la sécurité, l’aide aux déplacés et la survie de la population », déclare Walson Sanon, Coordonnateur national a.i. de l’ANFOS.
L’organisation s’oppose fermement à toute validation d’un avant-projet de Constitution élaboré sans transparence ni consultation populaire. Elle rappelle que la Constitution de 1987, en son article 284.3, interdit toute modification par voie de référendum. En prêtant serment, les membres du CPT se sont engagés à respecter cette disposition.
ANFOS souligne que tout investissement public dans ce processus constitutionnel constituerait une manœuvre illégitime et un mépris flagrant des priorités urgentes du moment. La sécurité des citoyens, la réinstallation des déplacés et le soutien humanitaire doivent, selon elle, devenir les seuls centres d’intérêt du gouvernement.
En conséquence, ANFOS exige :
L’arrêt immédiat de toute dépense liée au référendum et aux élections dans le contexte actuel ;
La réaffectation des fonds publics vers la sécurité, l’aide humanitaire et la réinstallation des déplacés ;
La publication détaillée des montants déjà engagés ou prévus dans le cadre des projets électoraux et constitutionnels.
Enfin, Walson Sanon affirme que l’ANFOS se tient disponible pour tout dialogue constructif, mais dans le strict respect de la souveraineté populaire et des priorités nationales.
RLnews ( RL)