Scandale au ministère des Affaires étrangères : François Jérôme Michel de retour malgré un passé sulfureux

Des partis politiques et des organisations de défense des droits humains dénoncent une nomination jugée immorale et dangereuse pour l’image d’Haïti
Port-au-Prince, 29 avril 2025 – La nomination de François Jérôme Michel à un poste stratégique au sein du ministère des Affaires étrangères provoque une vive controverse. Plus de 20 partis politiques et plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent ce qu’ils appellent un “scandale d’État”. Ils exigent des explications immédiates sur ce retour jugé inacceptable.
Un diplomate au cœur de graves accusations
Nommé récemment chargé de mission à la direction générale du ministère, François Jérôme Michel avait pourtant été limogé en 2019 alors qu’il occupait le poste de chargé d’affaires à l’ambassade d’Haïti aux Bahamas. Il faisait alors l’objet de graves accusations :
Détournement de fonds publics
Trafic de visas
Faux mariages entre Haïtiens et Bahamiens
Implication présumée dans un réseau de traite de personnes
Malgré ce passif, aucun jugement n’a été rendu contre lui, et son retour dans l’appareil diplomatique indigne largement.
Une insulte à l’éthique républicaine
Les signataires du document, dont des anciens candidats aux élections de 2015-2016, des membres de l’Alliance des Partis Politiques, de l’Accord Le Plaza, ainsi que des ONG comme Justice Pour Tous, dénoncent une décision qui témoigne de la culture de l’impunité au sein des institutions haïtiennes.
“C’est une gifle à la morale publique et à la justice,” estiment-ils.
Christian Toussaint et Harvel Jean Baptiste dans le viseur
La polémique prend une tournure politique. Raymond Michel, porte-parole adjoint de l’Accord Le Plaza, accuse directement le directeur général du ministère, Christian Toussaint, et le ministre des Affaires étrangères, Harvel Jean Baptiste, d’alimenter une diplomatie corrompue et clientéliste.
“Depi w gen bon koko, ou gen kob pou w achte plas ou”, lâche-t-il en créole, traduisant le ressentiment d’une partie de l’opinion publique.
Un appel lancé à la communauté internationale
Les organisations impliquées annoncent qu’elles vont saisir les autorités des Pays-Bas et de la Belgique, partenaires de la diplomatie haïtienne, pour dénoncer la compromission de l’État haïtien. Elles alertent sur les conséquences diplomatiques et symboliques de cette décision.
Une crise de confiance aggravée
Alors qu’Haïti fait face à une crise institutionnelle et sécuritaire majeure, ce nouveau scandale accentue le déficit de crédibilité de l’administration publique. Une question persiste : combien d’autres figures controversées occupent encore aujourd’hui des postes clés au sein de l’État ?
Pendant ce temps, la justice haïtienne garde le silence.
RLnews ( RL)