Réunie à New York sous l’égide du Canada et avec l’appui déterminant des États-Unis, la communauté internationale a réaffirmé son engagement en faveur de la sécurité et de la stabilité d’Haïti. Une rencontre stratégique qui marque un tournant diplomatique, alors que le pays reste plongé dans une crise sécuritaire profonde.
New York, 9 décembre 2025. La Mission permanente du Canada auprès des Nations Unies a accueilli une réunion de haut niveau du Groupe de Soutien à la Force (GSF) consacrée à Haïti. Autour de la table : des partenaires internationaux déterminés à renforcer leur réponse face à l’insécurité chronique qui fragilise l’État haïtien.
Présidée par le Canada et soutenue activement par les États-Unis, la rencontre a permis de consolider un consensus : sans un sursaut sécuritaire rapide et coordonné, aucune sortie durable de crise ne sera possible. Les participants ont rappelé que la mission du GSF reste, à ce stade, l’un des principaux leviers pour rétablir l’autorité de l’État, sécuriser le territoire et protéger la population civile.
Contributions annoncées et mobilisation renforcée
Fait marquant : plusieurs pays, venus d’Amérique, d’Europe, d’Afrique et d’Asie, ont annoncé des contributions concrètes. Personnel spécialisé, capacités opérationnelles, soutien logistique et appui financier figurent parmi les engagements dévoilés lors de cette rencontre.
Cette mobilisation, saluée comme « sans précédent » par plusieurs délégations, traduit une prise de conscience accrue de la dimension existentielle de la crise haïtienne. Elle reflète aussi une confiance renouvelée dans la stratégie sécuritaire actuellement défendue par les autorités haïtiennes, en coordination avec leurs partenaires.
Sécurité et élections : un lien assumé
Au centre des échanges, un message clair s’est imposé : la sécurité est la condition première du retour à l’ordre constitutionnel. Sans contrôle effectif du territoire et sans recul de l’influence des gangs armés, aucune élection libre, crédible et inclusive ne pourra être organisée.
Pour Washington comme pour Ottawa, le succès de la Force de soutien à la sécurité doit ouvrir la voie au processus électoral. Restaurer la sécurité, insistent-ils, revient à préparer le terrain démocratique. Autrement dit, c’est en sécurisant aujourd’hui que l’on rend possible le choix populaire de demain.
La diplomatie haïtienne sur le front international
Présent à New York, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a multiplié les échanges bilatéraux et multilatéraux. Son déplacement visait à fédérer une coalition internationale capable d’agir rapidement et efficacement contre l’emprise des gangs et la montée du terrorisme urbain.
Le gouvernement haïtien affirme sa volonté de travailler étroitement avec l’ensemble des partenaires engagés, tout en misant sur le renforcement progressif de la Police nationale d’Haïti. L’objectif affiché : une action conjointe, coordonnée et ciblée, au service exclusif de la population.
La réunion de New York ouvre une fenêtre d’opportunité diplomatique rare pour Haïti. Reste désormais l’étape la plus délicate : transformer les promesses en actions mesurables sur le terrain, dans un contexte où l’urgence humanitaire et sécuritaire ne cesse de s’aggraver.
La feuille de route est connue : sécurité d’abord, élections ensuite, gouvernance légitime enfin. Pour Haïti, le défi n’est plus tant d’obtenir l’attention internationale que de convertir cet appui en résultats concrets, durables et visibles pour une population à bout de souffle.
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