Le IVe Sommet entre la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC) et l’Union européenne (UE) s’est tenu ce week-end dans la ville de Santa Marta, en Colombie, autour du thème d’une “relation d’égal à égal” entre les deux blocs. Malgré la participation limitée de plusieurs dirigeants, la rencontre a débouché sur des engagements concrets concernant la sécurité citoyenne, l’économie du care, le libre-échange et la défense du multilatéralisme.
Bogota, le 10 novembre 2025._Dans son intervention au nom du Conseil présidentiel de transition (CPT), le conseiller présidentiel Smith Augustin a salué la coopération exemplaire entre Haïti et la Colombie, la considérant comme un modèle réussi de partenariat Sud-Sud, basé sur la complémentarité et le respect mutuel.
Il a rappelé que Haïti traverse l’une des épreuves les plus difficiles de son histoire contemporaine, marquée par la montée de la criminalité transnationale et la fragilité institutionnelle, qui en font une cible privilégiée des réseaux criminels internationaux alliés à certains groupes armés.
« Le combat est difficile sur le plan national, malgré les avancées significatives réalisées grâce aux efforts conjoints de la PNH, des FAd’H et de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) », a déclaré Smith Augustin, tout en soulignant que l’espoir renaît dans certaines zones anciennement contrôlées par les gangs.
Un appel au soutien international et à la coopération régionale
Le représentant haïtien a réitéré l’appel du gouvernement haïtien à un soutien logistique et financier renforcé pour assurer la pleine efficacité de la force multinationale autorisée par la résolution 2793 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Il a également invité les États membres de la CELAC et de l’UE à intensifier la coopération régionale pour lutter contre le trafic illicite d’armes et de munitions, source principale de la violence en Haïti.
Smith Augustin a insisté sur les efforts déployés pour renforcer les capacités de la Police nationale d’Haïti (PNH) et des Forces armées d’Haïti (FAd’H) à travers des programmes de formation continue, de modernisation des équipements et de construction d’infrastructures sécuritaires à l’échelle nationale.
L’Union européenne, un partenaire fidèle du développement haïtien
Au nom du CPT, le conseiller présidentiel a exprimé sa profonde reconnaissance à l’Union européenne pour la continuité de sa coopération à travers ses instruments de développement, dont le nouvel instrument de coopération et de développement, la clôture du Fonds européen de développement (FED) et les perspectives offertes par le programme Global Gateway.
Ces dispositifs traduisent, selon lui, l’engagement durable de l’UE à soutenir Haïti dans les domaines de la bonne gouvernance, de la résilience institutionnelle, de la sécurité alimentaire et du développement durable.
Retour à l’ordre démocratique : priorité du CPT
Sur le plan politique, Smith Augustin a affirmé que la stabilisation d’Haïti passe inévitablement par un retour à l’ordre démocratique.
Le Conseil présidentiel de transition travaille activement à la préparation d’élections inclusives, transparentes et crédibles, tout en mobilisant les ressources internes nécessaires.
Une partie importante du budget électoral a déjà été dégagée sur des fonds nationaux, preuve de la volonté du pays d’assumer sa souveraineté démocratique.
« Nous invitons nos partenaires internationaux à accompagner ce processus et à en garantir la réussite », a plaidé le conseiller présidentiel.
Une participation limitée, mais un sommet jugé “réussi”
Malgré une participation restreinte — seulement neuf chefs d’État ou de gouvernement sur les soixante invités —, le président colombien Gustavo Petro, président en exercice de la CELAC, a qualifié le sommet de “grand succès diplomatique”.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva ont pris part à l’ouverture de la rencontre avant de quitter Santa Marta.
En conclusion, Smith Augustin a rappelé que malgré les épreuves, Haïti demeure debout et confiante.
Le pays reste convaincu que, grâce à la solidarité régionale, à la coopération internationale et à la résilience de son peuple, il parviendra à vaincre la violence, la faim et le sous-développement.
« Cela prendra le temps qu’il faudra, mais Haïti gagnera cette bataille », a-t-il affirmé, sous les applaudissements des participants.
RL News ( RL)

