Sud-Est d’Haïti : Une justice paralysée face à des policiers complices et des gangs protégés

Depuis le départ du commissaire Serge Allende Jolicoeur, la situation sécuritaire se dégrade dangereusement dans le département du Sud-Est. Des mandats de justice ignorés, des actes criminels restés impunis, et une police soupçonnée de collusion avec des réseaux de voleurs sèment la panique. La population craint un effondrement total de l’ordre public.
Jacmel, le lundi 28 juillet 2025._Dans le Sud-Est d’Haïti, les autorités judiciaires et policières ne semblent plus parler le même langage. Tandis que la justice émet des mandats d’arrêt et des ordonnances de destruction de biens, la police traîne les pieds, les ignore ou les contourne. Cette situation s’est aggravée depuis le départ du commissaire divisionnaire Serge Allende Jolicoeur, connu pour sa rigueur et sa détermination à faire respecter la loi.
Les voyous, eux, en profitent. Ils opèrent désormais en toute impunité, même lorsqu’ils se livrent à des actes aussi graves qu’une tentative de meurtre. Et c’est la population civile qui en paie le prix.
Le sentiment d’abandon grandit dans la région. De nombreux habitants accusent ouvertement la police de protéger les gangs présumés au détriment des citoyens honnêtes. Une accusation grave, qui repose sur des faits troublants : des centaines de mandats émis par la justice sont restés lettre morte.
Pire encore, selon des témoignages concordants, plusieurs policiers affectés à la zone seraient directement affiliés à un réseau criminel local. Ce réseau terrorise les agriculteurs en volant leur bétail, leurs récoltes, et tout ce qu’ils possèdent.
Un système corrompu jusqu’à la moelle
Derrière ce réseau, une structure bien organisée semble tirer les ficelles : des policiers corrompus, des membres du système judiciaire, des politiciens influents, et même certains cadres de la Direction Générale des Impôts (DGI). Un cocktail explosif qui empêche toute possibilité de justice.
Les mandats sont bloqués, les enquêtes enterrées, et les plaintes classées sans suite. Résultat : les criminels gagnent du terrain, et les citoyens perdent espoir.
Face à cette situation explosive, la population lance un cri d’alarme. Si l’État ne prend pas ses responsabilités et n’intervient pas rapidement pour rétablir l’autorité de la loi dans le Sud-Est, le pays pourrait assister à une explosion de violence incontrôlable.
Les citoyens en ont assez. Ils sont à bout. Et dans ce contexte d’impunité et de frustration, la moindre étincelle pourrait embraser toute la région.
Léger Mackenson
RLNewsHaïti