TPS pour Haïtiens : un juge américain bloque la fin anticipée décidée par la Maison Blanche

La tentative de l’administration Trump de mettre fin prématurément au Statut de protection temporaire (TPS) pour plus de 500 000 Haïtiens vient d’être stoppée net. Un juge fédéral a estimé que la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristin Noem, avait outrepassé ses pouvoirs en fixant une nouvelle date limite au 3 août 2025, au lieu du 3 février 2026 initialement prévu.
Un juge fédéral de New York a jugé « illégale » la décision de la secrétaire du Département de la Sécurité intérieure, Kristin Noem, qui avait réduit de 18 à 12 mois la prolongation du TPS pour les ressortissants haïtiens. Cette décision constituait une manœuvre de la Maison Blanche pour mettre fin à cette protection dès le 3 août 2025, bien avant la date initialement fixée.
Le juge Brian Cogan, nommé par George W. Bush, a estimé que Noem « ne dispose d’aucune autorité légale » pour modifier unilatéralement la désignation du TPS pour Haïti. Il a souligné que des dizaines de milliers d’Haïtiens bénéficient de cette mesure, qui leur garantit le droit de vivre, de travailler aux États-Unis et de ne pas être expulsés.
Dans sa décision, rendue mardi, le magistrat a indiqué que cette annulation partielle cause un « préjudice significatif » aux bénéficiaires, préjudice que le tribunal a le pouvoir de corriger en vertu de la Loi sur la procédure administrative. La décision de Cogan fait suite à une plainte déposée par neuf ressortissants haïtiens affectés par cette modification.
Ce jugement redonne espoir aux quelque 521 000 Haïtiens actuellement couverts par le TPS, un statut accordé aux ressortissants de pays touchés par des catastrophes naturelles ou des conflits armés, comme c’est le cas d’Haïti depuis le séisme de 2010 et les multiples crises politiques qui ont suivi.
RLnews ( RL)