Tribunal de paix de Jacmel : des conditions de travail indignes pour les juges

À Jacmel, le tribunal de paix fonctionne dans un état de délabrement avancé. Entre absence d’électricité, infiltration d’eau et bureaux improvisés, les acteurs judiciaires dénoncent des conditions indignes et pressent le ministère de la Justice d’agir en urgence.

Jacmel, 5 septembre 2025. – Le tribunal de paix de Jacmel, pilier du service judiciaire dans le Sud-Est, se trouve aujourd’hui dans une situation alarmante. Une visite effectuée le jeudi 5 septembre a révélé l’ampleur du délabrement de l’infrastructure, construite en 2013 grâce à un don de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MUNISTHA). Depuis son inauguration, aucune réhabilitation majeure n’a été entreprise.

Les constats sont accablants : l’absence totale d’électricité oblige les juges à travailler dans une chaleur suffocante, se servant parfois de dossiers en carton comme éventails. Les archives judiciaires, faute de classements adaptés, s’empilent dans des coins de bureau, accentuant le désordre ambiant.

La toiture, gravement endommagée, laisse filtrer l’eau de pluie. Les plafonds pourris menacent de s’effondrer, tandis que des morceaux de charpente se détachent parfois en pleine audience, selon le témoignage d’un juriste rencontré sur place. Au sol, les carreaux arrachés témoignent d’une négligence généralisée.

Plusieurs employés du ministère de la Justice reconnaissent que les locaux ne sont plus adaptés à un service judiciaire digne. Certains bureaux de juges sont en réalité d’anciennes douches ou sanitaires, transformés en salles d’audience par manque d’espace.

Face à cette réalité indigne, avocats et professionnels du droit appellent le ministère de la Justice à agir sans délai. Pour eux, la rénovation ou la relocalisation du tribunal est indispensable afin de garantir des conditions de travail humaines aux magistrats, greffiers et justiciables.

Léger Mackenson

RLnews ( RL)