À l’occasion du 18 novembre, date hautement symbolique de la bataille de Vertières, plusieurs voix s’élèvent pour rappeler que la jeunesse haïtienne demeure l’un des derniers remparts du pays contre l’effondrement démocratique. Dans un contexte de crise profonde, elle apparaît comme la force la plus imaginative, la plus active et la plus déterminée à défendre les droits humains, l’État de droit et la dignité nationale.
Selon de nombreux acteurs de la société civile, les jeunes ne sont pas de simples observateurs : ils sont « parmi les défenseurs les plus actifs et les bâtisseurs les plus imaginatifs » de la démocratie haïtienne. Ils méritent, affirment-ils, « non pas l’indifférence, mais la reconnaissance, la protection et le soutien ».
Cette approche rompt avec le regard méfiant ou condescendant longtemps porté sur les jeunes générations. « Lorsque l’on fait confiance aux jeunes, la démocratie se renforce », rappelle un responsable du mouvement Ayiti Nou Vle Viv, qui insiste sur l’importance de considérer les jeunes comme des partenaires essentiels, et non comme une menace pour l’ordre établi.
L’appel est clair : la démocratie ne survivra pas sans une réinvention portée par les jeunes citoyens. Le mouvement Ayiti Nou Vle Viv dit s’engager pour que la voix de la jeunesse soit non seulement entendue, mais aussi déterminante dans la construction de la nouvelle Haïti.
Dans le climat actuel, « c’est la démocratie elle-même qui est en jeu ». D’où la nécessité d’un engagement politique fort pour protéger les jeunes militants, les organisations étudiantes, les collectifs communautaires et toutes les forces vives qui refusent la résignation.
Vertières comme rappel moral et politique
En 2025, Haïti commémore les 222 ans de Vertières, symbole absolu de résistance, de dignité et de victoire contre l’oppression. Pour plusieurs analystes, cette date doit servir de déclencheur : un appel à renouer avec l’esprit des ancêtres et à sortir le pays de sa trajectoire de délitement.
Le consensus politique, longtemps promis mais jamais accompli, apparaît désormais comme une exigence historique. Car l’Haïti d’aujourd’hui ne ressemble plus en rien aux idéaux de liberté, de justice et de souveraineté de 1803.
Les dirigeants, accusés d’improvisation, d’indifférence et d’absence de vision, n’ont pas réussi à garantir des conditions de vie dignes à la population.
Un pays sans guerre, mais ravagé
Beaucoup comparent aujourd’hui Haïti à un pays en guerre. Pourtant, rappellent les acteurs rencontrés :
Ayiti pa nan lagè.
Twòp san deja koule.
Ce paradoxe révèle l’ampleur de l’effondrement institutionnel. Deux années après le début de la transition, l’insécurité s’est aggravée, les élections restent un mirage, les institutions sont paralysées, et même au sein du CPT, les divergences minent toute cohérence.
Le tableau qui en ressort est celui d’un échec généralisé.
Rebattre les cartes, redonner une place à chaque jeune
Face à cette impasse, plusieurs organisations exigent de « rebattre les cartes », de changer de direction et de construire un projet national incluant réellement les jeunes hommes et femmes du pays.
Ils appellent à une refondation de l’État, centrée sur l’intérêt collectif et la dignité citoyenne.
L’esprit de Vertières comme boussole
Plus qu’un slogan, l’appel de Vertières devient un repère moral :
bâtir une Haïti où chaque jeune trouve sa place, où chaque citoyen se reconnaît dans le projet commun, où le rêve national cesse d’être une fiction.
VIV AYITI
VIV LA JENÈS
NAN LESPRI BATAY ZANSET YO
MENM JAN SA TE FÈ A VÈTIYÈ, ANN KONTINYE BOUSTE RÈV AYITI NOU TOUT REVE A
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