Walson Sanon dénonce une “résolution de la honte” des Nations unies :“Haïti devient un État paria”

Walson Sanon dénonce une “résolution de la honte” des Nations unies :“Haïti devient un État paria”
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Le président national de ANFÒS Ayiti, Walson Sanon, réagit avec virulence à la nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant le déploiement en Haïti d’une force internationale de répression des gangs. Selon lui, cette décision, qui remplace la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dont le mandat a pris fin le 2 octobre, consacre “la faillite de l’État haïtien” et marque “un tournant humiliant” dans l’histoire du pays.

Port-au-Prince, le 9 octobre 2025. —Pour Walson Sanon, cette résolution confirme qu’Haïti est devenue un État paria incapable d’exercer sa souveraineté.“C’est une honte. Cette décision des Nations unies n’est pas le fruit d’un dialogue ni d’un consensus national. C’est un document imposé aux dirigeants et au peuple haïtien”, a-t-il déclaré.

Le leader d’ANFÒS Ayiti déplore que les institutions haïtiennes soient “à genoux”, incapables de questionner le contenu ou la portée du texte onusien. Il estime que la communauté internationale “arrive à la phase finale de son projet en Haïti”, un projet qui, selon lui, ne tient pas compte de la volonté du peuple.

Une force sans stratégie claire et aux effets limités

Tout en reconnaissant la gravité de la crise sécuritaire, Walson Sanon garde une position nuancée quant à la capacité de cette nouvelle force à produire des résultats durables sur le terrain.

“Les gangs sont insérés dans la population civile. Sans stratégie claire, cette force risque de provoquer un génocide”, avertit-il.

Il redoute que l’intervention ne se limite qu’à des palliatifs temporaires, comme la négociation avec certains chefs de gangs ou la neutralisation d’autres, sans pour autant s’attaquer aux causes profondes du problème.
Selon lui, même si cette mission parvient à stabiliser la situation et à créer les conditions pour la tenue d’élections, Haïti risque de replonger dans la même crise d’ici quatre ou cinq ans.

Dans le même élan, le président d’ANFÒS Ayiti s’en prend à la dernière déclaration de l’ambassadeur américain en Haïti, Henry Wooster, qu’il juge “ingérente et indécente”.
Ce dernier a récemment exigé des autorités haïtiennes qu’elles présentent un calendrier électoral précis et un agenda clair pour la tenue des prochaines élections.

“Les pressions extérieures ne font qu’aggraver la crise de légitimité du pouvoir. Ce n’est pas à Washington de dicter l’avenir politique d’Haïti”, a martelé Sanon.

Entre rejet et résignation

Malgré ses critiques, Walson Sanon reconnaît que la population attend désespérément une amélioration de la situation sécuritaire. Toutefois, il appelle à une réflexion nationale profonde sur la souveraineté, la gouvernance et le rapport d’Haïti à la communauté internationale.

“Tant que les Haïtiens ne reprendront pas le contrôle de leur destin, aucune force étrangère ne pourra résoudre nos problèmes”, conclut-il.

Yves Manuel

RLnews ( RL)

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