Washington a payé 4,7 millions $ au Salvador pour accueillir des migrants expulsés

Washington a payé 4,7 millions $ au Salvador pour accueillir des migrants expulsés
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De nouveaux documents judiciaires révèlent qu’un accord signé entre Washington et le Salvador sous l’administration Trump prévoit le versement de 4,76 millions de dollars pour la reprise de migrants expulsés. Mais les fonds, destinés au soutien logistique et pénitentiaire, sont assortis de restrictions strictes, soulevant de vives critiques.

Washington, le 10 septembre 2025.– Le gouvernement américain a versé 4,76 millions de dollars au Salvador pour la rétention de plus de 200 migrants expulsés, selon des documents récemment révélés par la justice. Ces fonds ne peuvent pas être utilisés pour fournir une assistance juridique aux demandeurs d’asile aux États-Unis ni pour financer des services liés à la santé reproductive.

L’accord, conclu en mars 2025 entre l’administration du président Donald Trump et celle de Nayib Bukele, prévoyait que l’argent serve exclusivement au soutien logistique et pénitentiaire du Centre de confinement du terrorisme (CECOT), une méga-prison souvent dénoncée pour des violations présumées des droits humains. La lettre officielle du Département d’État américain, datée du 22 mars, précise que tout différend sera réglé uniquement par des consultations diplomatiques bilatérales.

Skye Perryman, présidente de l’organisation Democracy Forward, à l’origine de l’action en justice, dénonce un accord qui « n’a rien fait pour protéger les migrants transférés contre la torture, la détention indéfinie ou d’autres abus ». Elle souligne que les restrictions imposées visaient plutôt à s’assurer que l’aide américaine n’aille pas à des services essentiels tels que l’accompagnement juridique ou la santé reproductive.

En mars dernier, plus de 200 Vénézuéliens ont été envoyés au Salvador en vertu de l’Alien Enemies Act de 1798, malgré une décision de justice interdisant cette expulsion. Ils ont été placés au CECOT et accusés d’appartenir au gang Tren de Aragua. Parmi eux, le Salvadorien Kilmar Ábrego García, expulsé par erreur, est devenu le symbole d’une mobilisation contre la politique migratoire de Trump.

Le 3 septembre, une cour d’appel fédérale a jugé que l’ancien président ne pouvait pas invoquer cette loi pour accélérer les expulsions. L’affaire pourrait désormais être portée devant la Cour suprême, annonçant une bataille juridique à forts enjeux politiques.

RLnews ( RL)

rlnewshaiti

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