Censure médiatique en Haïti : La fermeture de Boukante Lapawòl suscite un tollé
La récente décision du CONATEL, influencée par le gouvernement, de fermer l’émission Boukante Lapawòl sur Radio Méga, a provoqué une onde de choc au sein de l’opinion publique haïtienne. Cette mesure, perçue comme une atteinte à la liberté d’expression, a suscité l’indignation de nombreuses figures de la société civile et du milieu juridique.
Parmi les voix critiques, l’avocat Me Reynold Georges se distingue par sa fermeté. Il qualifie cette décision d’arbitraire et de violation manifeste de la Constitution haïtienne, se référant à l’article 28 qui garantit à chaque citoyen le droit de s’exprimer par les moyens de communication de son choix. “Il s’agit d’une atteinte grave à la démocratie et aux droits fondamentaux”, a-t-il affirmé, soulignant ainsi les implications profondes de cette censure.
Dans un contexte où les autorités tentent de rétablir la sécurité, notamment par une opération récente à Delmas 6 visant à déloger les gangs armés, Me Georges a également salué ces initiatives. Pour lui, elles attestent d’une volonté de reprendre le contrôle des zones affectées par la violence, mais il reste préoccupé par l’impact de la fermeture de l’émission sur le dialogue public.
Boukante Lapawòl, reconnue pour donner la parole aux citoyens sur des sujets épineux, soulève des interrogations cruciales sur l’état de la liberté de la presse en Haïti. Alors que certains dénoncent une dérive autoritaire, d’autres appellent à une mobilisation pour défendre les droits constitutionnels.
Cette affaire pourrait bien représenter un tournant dans les débats sur la liberté d’expression et le rôle des médias dans le pays, soulevant des questions fondamentales sur l’équilibre entre sécurité et droits civiques. L’avenir de la presse en Haïti est plus que jamais en jeu.
Rlnewshaiti